C'est sûrement l'un des plus grands philosophes grecs, mais on ne
le connaît qu'à travers ses disciples : il n'a laissé
aucune trace écrite de lui.
Sa condamnation à mort remet en cause la démocratie athènienne,
par ailleurs tant célébrée...
Socrate est né à
Athènes vers 470 av. J.-C. dans une famille modeste : son père,
Sophroniscos, est sculpteur, et sa mère, sage-femme. Après
avoir abandonné très vite le métier de son père
il se tourne vers la philosophie et fascine les jeunes gens d'Athènes,
en dépit de sa relative laideur : petit, le nez plat et court.
Il discute avec ses disciples
dans n'importe quel endroit d'Athènes : sur l'agora (équivalent
au Forum, romain, mais dans la grèce Antique), dans les rues, au
port.
Contrairement aux sophistes
il ne fait pas payer ses "leçons" et est plutôt pauvre. Pour
survivre, il défend sa patrie comme hoplite (fantassin lourdement
armé) pendant la guerre du Péloponnèse.
L'enseignement donné
par Socrate est surtout oral. Il élabore ses pensées en parlant
avec ses disciples, mais ne laisse aucun écrit. Heureusement, grâce
à Platon et Xénophon, on peut connaître ses idées,
mais comme tous les deux en avaient une vision différente, il est
difficile de les reconstituer avec précision.
Il aimait à s'entourer
de jeunes gens, faisant de préférence partie de familles
aisées et nobles, mais discutait volontiers avec de simples artisans.
Il apparaît comme un
sage en quête de la vérité. Le dialogue est primordial
: avec une subtile ironie, Socrate amène peu à peu son interlocuteur
à prendre conscience de la faiblesse de ses affirmations. Il provoque
le doute chez tous ceux qu'il approche...
Selon le philosophe, chacun
porte en soi une part de vérité, mais il s'agit d'en faire
profiter aux autres.
La guerre du Péloponnèse |
La guerre
du Péloponnèse qui éclate en 431 av. J.-C. oppose
Sparte (une puissance qui possède une excellente infanterie) à
Athènes (qui se distingue par sa marine). C'est une puissance impérialiste
à Athènes notamment qui la déclenche. A l'issue de
cette guerre, Athènes est ruinée et son territoire dévasté,
et elle a perdu son empire. Les Trente (des aristocrates) profitent de
cette situation fragile pour installer un régime tyrannique et pourchassent
les partisans de la démocratie (ils sont le plus souvent mis à
mort).
Socrate ne se laisse pas gagner par la fièvre belliciste pendant la guerre et refuse de collaborer avec les Trente. |
Après quelques mois,
on rétablit finalement la démocratie, mais Socrate est rendu
suspect par son admiration pour Sparte. Une courte majorité le condamne
à mort (il a décidé de ne pas apitoyer les juges en
faisant défiler sa famille en pleurs...) et il s'empoisonne en buvant
une coupe de ciguë après un dernier entretien avec ses disciples.
Ces derniers présenteront sa mort comme exemplaire en tant que victime
de la démocratie.